Apparemment leur virée en sidecar entre le Jura et l’Alsace ne les avaient pas rassasiés. Voilà Lapin et Garatakeu de retour sur la route en direction de l’Espagne. Olé ! Notre singe préférée nous raconte leurs péripéties sur la Ruta Vía de la Plata. C’est parti pour le quatrième épisode :
Jour 16 : Oh lalalalalala mais que va t-on manger ?
Mais que c’est laid cette côte espagnole défigurée par les immeubles, par la bêtise humaine et son appât du fric. Nous ne ferons pas beaucoup de kils, 165 c’est assez mais parce que figurez vous, que je souhaite m’arrêter, à Castell de Guadalest et ce que femme veut…même un Lapin accepte. Et puis il faut bien s’arrêter quelque part autant que ce soit séduisant et étonnant. Ce village est un mélange de roche, de ruines et de musées. Une carte postale qui semble improbable, qui possède un clocher blanchi à la chaux. Les musulmans ont construit vers le 11ème siècle la forteresse de L’Alcozaiba déclarée monument historico-artistique. Sur son flanc, ils ont édifié un village d’agriculteurs et d’éleveurs qui s’y sont installés pour se protéger de la menace croissante chrétienne. La vue spectaculaire des contours et des précipices, patrimoine naturel est un bijou à découvrir ainsi que son barrage.



Oui MAIS il y a un grand MAIS, ce que nous ignorions c’est que la saison touristique touchant à sa fin les restos ont tous sans exception décidé de fermer à 17 heures 30, heure à laquelle nous entamions notre visite. Oh lalalalalala mais que va t’on manger ? Nous nous sommes rabattus sur le seul et unique troquet qui avait encore cinq empanadas merdiques soit disant au poulet et un pain au chocolat pour Lapin accompagné d’un café. Rien ne doit entacher notre bonne humeur…oui mais quand même !




Par contre le petit déjeuner de la pension où nous étions était du jamais vu. Un buffet d’au moins six mètres de long avec tout, quand je dis tout, c’est tout, nous tendait les bras au réveil accompagné du sourire adorable de la patronne avec qui j’ai très vite sympathisé. Fruits, charcuterie, fromages, yaourts, gâteaux, crèmes, viennoiseries, tous les pains possible, je n’ai qu’un regret c’est de ne pas l’avoir pris en photo. Jamais au grand jamais je n’ai vu ceci de ma vie, nous étions sidérés. Cela nous a fait un bien fou compte tenu du dîner inexistant de la veille. Lapin en a marre de cette côte guère engageante et veut avaler des kilomètres. Ce que nous avons fait oui mais bon 300 kms suffisait malgré le bruit incessant de Mister Ural. Qui tient toujours le coup !


Jour 17 : « I love pulpo » en Péniscola
300 kils donc pour arriver à Péniscola, cité balnéaire, touristique plutôt sympathique qui fait partie des plus beaux villages d’Espagne. Situé sur une péninsule rocheuse retenue à la terre par un isthme de sable, facilitant ainsi sa défense. Anciennement il se trouvait recouvert par la mer une fois par semaine transformant ce rocher en île, et des sources d’eau douce jaillissaient. Sur le pignon rocheux se dressent d’anciennes fortifications.




Très prisé des touristes, nous n’aurons comme tous, aucun mal à en faire le tour et trouver pour le soir notre resto. Un soir sans resto mais pas deux !!! Et là éclats de rire de Lapin et Gatatakeu en voyant un resto avec ce slogan : « I love pulpo ». Aucune hésitation possible, ce resto offre le poulpe cuisiné sous toutes ses formes. Lapin est aux anges, et moi je me régalerai avec un turbot, le dernier du run.


Non seulement ce fut un délice mais en plus nous sympathisâmes avec un couple d’espagnols de Giron absolument charmant; qui nous offrîmes un pot avec la promesse d’aller voir les lavandes en Provence en Juillet prochain, c’est-à-dire de venir chez Lapin. Un run c’est aussi ça, de jolies rencontres, du partage : bref une très belle soirée !




Jour 18 : Adiós España !
Bon Lapin accélère la cadence, ce sera 415 kil pour quitter l’Espagne. Garatakeu est un peu triste car il aime ce pays. Mais tout à une fin et Lapin préfère passer la frontière au cas où Mister Ural nous lâche, il préfère que ce soit en France. Donc ce sera Collioure et son enceinte médiévale sur la piste de Matisse et Derais… et des anchois évidemment. Resto et je ne vous précise même pas ce que Lapin a commandé. Si vous l’invitez un jour, ne vous prenez pas le choux, achetez du poulpe… Epicétout !




Jour 19 : 300 kils et un T-shirt Ural
J’ai adoré cette journée, et je vais vous dire pourquoi. Lapin fidèle au GPS s’embringue sur une espèce d’autoroute gratuite pour une journée de 300 kils. Naaaaaannnnnnnnnnnn, stop nous sommes à côté de Saint Guilhem du Désert que Garatakeu ne connaît pas, car pas question de prendre la côte et le bazar des grandes villes, ah que non ! Ce sera malheureusement une visite éclair de ce magnifique village mais où je découvris un magasin qui reproduisait une pub URAL de 1938 sur un tee shirt. Incroyable mais vrai, si, si. Bon mon frère de cœur mérite bien un petit cadeau quand même !!! Mais c’est surtout que Garatakeu est trop trop mignon. Vous en doutiez ?






Jour 20 : Uzès
300 kils de nouveau pour atteindre Uzès, cité absolument charmante. Sauvegardée et rénovée grâce à la loi Malraux depuis les années 60, elle a reçu le label de ville d’art et d’histoire. Son passé est prestigieux et son origine remonte à la plus haute antiquité. C’est un duché connu pour ses magnaneries, où l’on élevait des vers à soie et où on produisait de la soie de très haute qualité. Activité prospère pendant une grande partie du 18ème. Jacques de Crussol est le 17ème duc d’Uzès.




Donc à cité exceptionnelle resto exceptionnel non ? (recommandé par les patrons de l’hôtel). Excelllllleeeeeennnnnt ! Il faut savoir finir en beauté, ah mais. Mais avant je tiens à signaler à tous les motards qui me lisent que je recommande un hôtel tenu par Kévin et Jérémy, deux garçons vraiment adorables qui méritent qu’on fasse une halte chez eux car leur accueil est fort sympathique. Ils ont un parking fermé juste devant l’hôtel où vous pourrez voir vos motos se reposer. « Le Saint-Geniès » à Uzès est d’une propreté rare, les draps sont en percale ce qui n’est pas rien. Ils m’ont promis de faire un prix à ceux qui viendraient à plusieurs faire une halte chez eux. Alors n’hésitez pas, allez-y de notre part.




Voilà demain c’est retour chez Garatakeu, j’espère que vous aurez aimé nous suivre dans ce périple fort agréable, parfois ébouriffant et je vous en souhaite plein des identiques. Au fait Mister Ural a tenu le coup !!! N’oubliez pas : « Quatre roues déplacent le corps deux roues déplacent l’âme ».


