Voyager en sidecar Ural, c’est possible ? Mais bien sûr, c’est même une expérience jubilatoire ! En plus de pouvoir rouler sur n’importe quel type de terrain, l’Ural est un véhicule atypique générateur de rencontres et de sourires. Toujours pas convaincu ? Laissons place aux spécialistes du sujet : les voyageurs sidecaristes.
Un roadtrip de 3000 km au Maroc en Ural, au départ de l’Aveyron
Ce n’est pas la première fois qu’Arsène part arpenter le Maroc, mais ce voyage-ci se fera en sidecar Ural ! Après avoir passé un mois, entre octobre et novembre 2024, à rouler sur les routes et pistes de ce beau pays, il nous raconte son expérience au travers de cet interview. Vous pouvez jeter un oeil à son aventure sur Polarsteps.
Bonjour Arsène, peux-tu te présenter rapidement ainsi que l’itinéraire de ton voyage ?
Je suis parti de chez moi à Pierrefiche d’Olt en Aveyron et suis descendu par les petites routes à Sète pour prendre le ferry vers Nador en faisant une escale à Barcelone. La traversée dure 43h15, donc deux nuits à bord. Je vais rejoindre une bande de copains à Ouarzazate. Théoriquement 900 km de Nador. Comme j’étais bien en avance, j’ai décidé de prendre quelques détours par les petites routes et pistes. C’est là que tu es content d’avoir un sidecar Ural. Une fois arrivé à Ouarzazate, je prolonge vers Aoulouz où un couple de copains est déjà arrivé. Puis on va retourner trois jours après à Ouarzazate pour accueillir le reste des copains dont ma petite femme. Au lieu des 900 km prévu j’en suis déjà à 1400.



Pourquoi partir au Maroc ? Que recherchais-tu au travers de ce road-trip ?
C’est la quatrième fois que je viens au Maroc, deux fois en louant des petites motos et deux fois en sidecar. L’année passée je n’avais pas encore mon Ural et suis donc venu au Maroc en traversant l’Espagne en BMW R50/2 attelée à un précision. Je suis resté 43 jours chez mon beau frère pour attendre un pont et des rayons que j’avais cassé. Cette année, tout c’est passé sur du velours avec « Olga » mon Ural.


Pourquoi avoir décidé de voyager en side-car et notamment en Ural ?
J’ai toujours aimé le side-car, c’est un véhicule qui attire la sympathie. L’Ural est l’exemple d’aimant à sympathie, partout où tu t’arrêtes les gens viennent discuter, les voitures te font des appels de phares et surtout les étoiles dans les yeux des enfants.


Peux-tu nous présenter ton véhicule surnommé Olga, et les modifications apportées pour ce voyage ?
Mon sidecar est un Ural Ranger de 2012. Il n’y a pas eu grand chose comme modif : Une barre LED devant le panier, un filet vide poche à l’intérieur du side, deux vieilles sacoches pour stocker le cric, outils et pièces. Je voulais garder le panier vide pour pouvoir prendre des auto-stoppeurs. J’en ai pris 6 (il fallait voir leurs têtes !).



Comment gères-tu la routine maintenance de ton 3-roues ?
Je fais faire l’entretien par « Moto Side Aventure » à Valence, Ils sont pro et super sympas.
Comment as-tu préparé ce voyage ? Qu’as-tu emporté avec toi ? Quelle bagagerie as-tu ?
Comme dit plus haut j’aime prévoir, j’ai des joints, des câbles, un cric et de l’outillage. Comme bagagerie, j’ai un sac en cuir que je rentre dans un grand sac poubelle en cas de pluie. J’ai un duvet, un matelas gonflable, une toile pour m’abriter et une bâche pour travailler au propre à terre. Le matériel de camping n’a pas servi, il n’était là qu’en cas de casse dans la pampa. J’avais aussi de l’eau et des biscuits au cas où 😉


Es-tu plutôt route ou piste ?
Quand je suis seul, je suis sur les routes et les pistes. Lorsque ma petite femme est là, je suis sur route. Moi je peux me lever pour passer les bosses, dans le sidecar c’est plus compliqué.


Comment se déroulait une journée type durant ton périple ? Quel type d’hébergement privilégies-tu ?
Petit-déjeuner vers 8h puis roulage. Pause Thé vers 10h. Déjeuner 12h. Je faisais entre 100 et 300 km par jour. Je dors en auberges, gîtes ou hôtels.



As-tu l’habitude de partir seul à l’étranger ? Ta femme et des amis t’ont rejoint sur place, combien de temps sont-il restés avec toi ? En quoi cela a t-il changé ta manière de voyager ?
Le fait d’être seul te permet de faire des choses que tu ne ferais pas avec ta femme. Prendre des auto-stoppeurs, dormir dans des endroits un peu douteux et surtout les pistes 😉 On a passé 12 jours ensemble. Eux, ils ont loué des petites motos Marocaines comme ils disent, des 50cc gonflé à 110cc. On a fait quasiment 1000 bornes ensemble.



As-tu une ou plusieurs régions ou sites coup de cœur ? As-tu des conseils pour des motards qui souhaiteraient découvrir le Maroc ?
L’Atlas en général, là où il n’y a pas de grandes villes. Les gens sont hyper accueillants et d’une gentillesse incroyable. Mon petit coup de cœur : Tamtatoucht, près des gorges du Todra et pas très loin des Gorges du Dades. Allez à l’auberge Tafouit à Tamtatoucht, elle est tenue par trois Berbères deux frères et une sœur, Moustafa et Abdu et Jasmine. Vous pourrez loger en demi-pension pour 200 dirham (20€), n’hésitez pas à dire que vous venez de la part d’Arsène.



Peux-tu nous raconter des anecdotes ?
Avec les Marocains, il n’y a jamais de problèmes, toujours des solutions. On m’a invité à aller voir un mariage Berbère nomade. On devait y aller à 10h, on est parti à 16H 😉 Comme cadeau surtout pas d’argent, j’ai acheté du thé et du sucre… Et là heureusement qu’on était en sidecar Ural, maintenant je sais ce que c’est de faire du franchissement, la propulsion du sidecar m’a bien servi. Une autre fois, je me renseigne sur l’état des routes au serveur. Réponse : par là c’est goudronné, mais c’est goudron Marocain Bidibim Bidibim. Pas facile de mimer en écrit 🙂



Quelles difficultés as-tu rencontrées lors de ce roadtrip ?
Pas de problèmes au frontières. Le seul pépin mécanique a été l’usure de mon pneu arrière résolu avec la roue de secours.


Finalement, l’Ural est-il un bon véhicule pour parcourir le monde ? Quels sont pour toi les avantages et les inconvénients du side-car ?
Sans hésiter, ma réponse est oui ! La marque Ural a de l’expérience en side-car, ils en ont toujours fait. Puis il faut avouer qu’ils se sont nettement amélioré. J’ai eu deux Dnepr, je savais quand je partais, mais pas quand revenais 😉



Quel est ton prochain projet de voyage ?
L’année prochaine on va visiter le pays Basque, côté Français et Espagnol. Les pays de l’Est m’attirent beaucoup aussi. Et bien sûr, je suis obligé de retourner au Maroc… il me reste des dirham !!!

Un grand MERCI à Arsène d’avoir pris le temps de répondre à nos questions à son retour de voyage au Maroc. Vous pouvez suivre ses aventures sur Polarsteps. Si vous aussi vous avez fait un beau voyage en Ural et que vous souhaitez le partager, contactez-nous !