Apparemment leur virée en sidecar entre le Jura et l’Alsace ne les avaient pas rassasiés. Voilà Lapin et Garatakeu de retour sur la route en direction de l’Espagne. Olé ! Notre singe préférée nous raconte leurs péripéties sur la Ruta Vía de la Plata. C’est parti pour le troisième épisode :
Jour 12 : Guadix la ville du cinéma
Vous le saviez ? Eh bien moi pas. Je savais qu’il y avait des cuevas et un désert proche. La journée va être fantastique et trépidante car si Lapin tenait à sa Ruta de la Plata, moi je voulais absolument faire le désert de Gorafe.
Garatakeu trop content n’oubliera jamais ces moments ni ces endroits fantastiques où les acteurs ont évolué sous l’œil des caméras. Parce que qui qu’a marqué les esprits en premier au ciné, hein ? Un homme ? Naaaannnnnnn ! Un singe ah mais ! Mon ancêtre King Kong qui devient une icône du cinéma fantastique en 1933, nombreuses adaptations (dessins animés, romans, comics, jeux vidéo, parc à thème). Je m’égare, je m’égare mais je vais me régaleeeeeerrrrrr et Lapin aussi d’ailleurs.
Pour fêter cette splendide journée nous nous installâmes pour déguster une sangria. Mais quelle sangria !!! Jamais de ma vie je n’avais bu un tel élixir concocté ainsi, vin excellent plus trois alcools, (dont j’ai oublié les noms, forcément) qui sans crier gare m’ont enivré en un rien de temps. Garatakeu HS titubait allègrement tandis que le lapin, qui lui avait eu la sagesse de ne pas finir son verre (mais que j’avais fini à sa place) essayait de m’emmener tant bien que mal au resto. Raaaaah la murge… et pis même, mon rôle est bien d’aller un coup à gauche un coup à droite, bon là d’accord y’ avait pas de virages… Et alors ?
Jour 13 : Sierra Nevada, chula !
Saviez vous que les 7 mercenaires, Indiana Jones ont été tourné à Guadix ? Ah ça vous bouche un coin hein ? Après las cuevas de Guadix direction Alméria. Une route magnifique s’ouvre devant nous, celle de la Sierra Nevada. Où bien sûr plein de films furent et sont encore tournés. Personne, absolument personne excepté Mister Ural qui fait toujours son bruit de casserole modifiant quelque peu la sérénité du paysage. Mais enfin une étape cooooooolllll 105 kms… nous permettant de traînouiller « Al Campo » afin d’effectuer quelques délicieuses emplettes locales disposées dans le coffre accueillant de Mister Ural qui est toujours vivant. Ouiiiiii !!!
Alméria quelque peu détruite par les immeubles sera malgré tout accueillante de par un resto excellent où Lapin dégustera devinez quoi ? Du poulpe et moi des gambas accompagnés d’un vin de la Rioja excellent. Mais que c’est chouette la vie !
Jour 14 : Tabernas
Garatakeu danse la carmagnole car aujourd’hui on va dans les Tabernas et Garatakeu raffole du cinéma. Pour ceusses que ça intéressent ce nom de Tabernas a été donné par les légions grecques qui ont accompagné les Romains, car ce fut un lieu où de nombreuses auberges et tavernes ont contribué à l’approvisionnement des troupes. Sur la route surprise, surprise un bar américain, arrêt inévitable pour tous les motards, bikers et pour le seul, l’unique, Ural de la région et alentours, pris d’assaut par tous ces hommes casqués avides de la photo de la journée…
Évidemment Garatakeu déjà célèbre, et dans cette ambiance cinématographique n’a pas besoin de tous ces curieux pour affûter sa célébrité…Mais bon c’est dans le coin que les plus grands acteurs ont défilé, normal que j’en fasse partie et que le commun des mortels immortalise ma binette, voilée je précise. Ben voui je viens dans ce lieu incognito, m’enfin ! J’ai un doute soudain, est-ce pour moi ou pour le sidecar ?
Trêve de balivernes, la Bud s’impose pour moi (enfin presque car le serveur m’a apporté la plus chère sans me demander mon avis) dans ce contexte, mais Lapin qui bien sûr n’a pas ma célébrité et qui n’est pas fan des States comme je peux l’être prendra un café…un café pfffftttttt. Enfin c’est un lapin que voulez-vous ! Dans la hiérarchie animale, il ne fait pas vraiment partie du top ten… Alors que le singe…
Visitons ce village fantôme, mais pas si fantôme que ça, car de nombreuses âmes d’acteurs et actrices connus y sont passés pour tourner : « Les Pétroleuses », « Il était une fois dans l’Ouest », « Pour une poignée de dollars »… et aujourd’hui « El escape loco del conejo y su companero Garatakeu » ou pour les français « La folle échappée de Lapin et de son comparse Garatakeu ». Lapin a posé telle la vedette du jour devant ces décors mythiques satisfaisant son égo trop content et moi ravie de partager et d’immortaliser ces endroits uniques que nous ne verrons qu’une fois dans notre vie. Car c’est bien connu : « Les motards ne s’arrêtent pas quand ils sont fatigués, ils s’arrêtent quand ils ont fini. »
Jour 15 : Mojacar y Cartagena
Comme les films ont une fin, celui de notre merveilleuse journée d’hier est encore imprégné en moi mais je sais que la route continue, et se défile telle une pellicule qui nous réserve encore de beaux moments, de magnifiques paysages qu’elle enregistrera à jamais. L’étape d’avant était légère 140 kils et celle d’aujourd’hui plutôt aussi : 217 kils. Ah ben quand même qui veut voyager loin etc… etc, surtout que Mister Ural a toujours son bruit délicieux de casserole, que parfois j’oublie au demeurant, mais qui reste un mystère quand même, quelque peu inquiétant.
Direction Cartagena, en passant par Mojacar, station balnéaire assez élégante. Hélas aussi nous traverserons ce que j‘ai appelé « la route des pesticides ». Jonchée de serres à l’odeur « très très chimique » envahissant le paysage et le détruisant, mais dont les contenus alimenteront généreusement nos supers marchés. A vous de voir…
Visite de Carthagène, ville portuaire, base navale, fondée par les Carthaginois aux alentours de 220 avant J-C. Elle se développe surtout à l’époque romaine, et laisse une muraille punique abritant les vestiges d’un mur défensif du 3ème Siècle avant J-C. Et pas que…confère internet si intéressé, sinon ça va être long l’histoire.
Bref, l’heure exquise arrivant, nous nous installons pour un de nos moments favoris, au resto, dans la rue piétonne où enfin Garatakeu va déguster son poisson favori « el rodaballo » ou turbot accessible en Espagne au prix exorbitant en France. Ben voui je suis un singe qui aime le turbot, y a bien Lapin qui se gave de poulpe !
Merci pour ce beau reportage.