Paru dans SidKar magazine
Garatakeu nous fait encore le plaisir de nous raconter ses péripéties uralistiques en compagnie du fameux Lapin ! Au programme de ce road trip en side-car sous le soleil nuageux du mois de juin : Run Lozère, Gorges du Tarn, Aveyron et Cantal. En route avec cet épisode 2, la suite et fin !
Jour 4 : Rencontre superbe avec des collectionneurs de voitures et pas des moindres
L’Aveyron regorge de merveilles, nous irons de villages classés en villages classés. Voilà Conques et son abbatiale romane au tympan éblouissant sculptés des tourments de l’enfer pour effrayer les fidèles et ses maisons jouant avec les matériaux, torchis et colombages et schiste brillant pour leurs toits. Même pas peur Garatakeu !
Ne pas rater un petit bijou du nom de Belcastel et son château médiéval, qui était sur la route du sel. Dans une harmonie de lauze et de schiste les solides maisons paysannes entourées de jardins fleuris s’agrippent à la falaise surplombant une rivière paisible qu’enjambe un vénérable pont de pierre : un véritable décor de film.
Un peu déçue par la bastide du 13ème siècle de Sauveterre de Rouergue, ancienne capitale de la coutellerie rouergate, qui bien que classée, n’a pas le charme des autres villages du département. Mais on ne va pas se plaindre car notre France est belle et regorge de trésors à découvrir à chaque tour de roue.
Jour 5 : Voilà que le Lapin fait un caprice
Il a décidé d’aller à Rieupeyroux pour prendre une photo de la pancarte de la ville avec lui. Là je crois que le lapin a un sérieux pet au casque moi je vous le dis. Mais que faire c’est lui qui pilote, alors moi je ne peux que suivre ces idées saugrenues. Ah l’âge…
Arrêt bien entendu à Najac et sa forteresse du 13ème siècle, chef d’œuvre architectural militaire dressé sur un piton rocheux que la rivière enserre à sa base. A la limite du Rouergue et du Quercy, Najac se trouve au cœur d’un pays riche en châteaux, en abbayes et en bastide, en sites archéologiques de gorges en vallées.
Ok ok riche en tout ça mais à un moment donné il faut nourrir les bêtes. Comme d’hab je recherche un bon resto, je le trouve mais un couple nous voyant nous diriger dans sa direction, hâta le pas pour nous dépasser et nous piqua la dernière table de libre. L’élégance est partout de nos jours ! Nous nous rabattîmes donc sur un autre où Garatakeu a rongé son frein car l’entrecôte servie dans son assiette aurait fait la joie du chien mais pas du petit singe que je suis. Et ronger son frein ne nourrit personne, me rattraperai ce soir, car la nature admirable, l’architecture époustouflante certes sont les bienvenues, mais une bonne bouffe aussi !
Jour 6 : Direction Capdenac, en avant l’Ural !
Située à une poignée de kilomètres de Figeac, la forteresse médiévale de Capdenac-le-Haut s’étire le long d’un rocher en forme de presqu’île, surplombant de plus de 110 mètres un méandre du Lot. Si le village reste marqué par son passé médiéval, il figure en bonne place parmi les oppida du Quercy, prétendant au titre «d’Uxellodunum», siège de la dernière bataille gauloise menée par César. Ah… Et Garatakeu moins bête ce jour ! Tournemire au coeur des monts du Cantal est encore un petit bijou à ne manquer sous aucun prétexte. Très verdoyant et très fleuri avec sa magnifique bâtisse au corps carré et aux quatre tours rondes, dévoile ses maisons du 14ème et 15ème siècle en pierres de tuf, et à la lauze cantalienne. Son église romane du 12ème ravira vos yeux.
Direction Salers, cité moyenâgeuse et montagnarde, taillée en pleine lave, qui depuis mille ans, est la sentinelle toujours debout qui monte la garde. Yes on va se faire une bonne bouffe car nous avons croisé des « salers », race bovine caractérisée par sa robe couleur acajou. Tu vas voir comment je vais lui retirer la robe à la salers !
Jour 07 : Allez-y épicétout !
Lavaudieu superbe, je n’ai plus de mots pour tous ces villages qui ont tous leur exceptionnel. Direction le Puy Mary dont la route était fermée mais comme rien ne nous arrête nous passerons par un autre col épicétout !
Que de vélos, que de vélos !!! La petite reine est reine ici… Facile je sais. Je suis entourée de messieurs et dames qui apparemment ne se font pas les mêmes restos que le lapin et moi. Entre le clou et le sidecar le choix est vite fait pour moi, y a pas photos… Ben si justement je vais aller en faire quelques-unes.
Puis on the road again pour un autre classé : Blesle. C’est son abbaye bénédictine créée au 9ème siècle qui lui donne son essor. Les maisons à pans de bois et aux portes sculptées témoignent de son passé médiéval. Bon un petit saut le long du cours d’eau de Blesle pour que le lapin soit heureux car c’est bien connu et comme le disait merveilleusement Yves Thériault : « L’eau si on sait l’entendre, si on apprend la langue, ouvrira toute la connaissance des êtres et des choses.
Jour 8 : Direction le Puy en Velay, oui mais pas en passant, hein Lapin ?
Garatakeu veut voir le cœur de ce village et ça grimpe dur. Donc en sidecar la montée. Joyau patrimonial, préservé des atteintes du temps, sa cathédrale classée au patrimoine mondial de l’Unesco témoigne de sa richesse. Splendide lieu d’échanges et de partage où le volcanisme a façonné la beauté des paysages. Ouch, ! ça redescend donc dur et c’est pas ben large.
Puis Arlempdes le ravissant édifié sur un piton rocheux enlacé par la Loire dont la source est à 40 km au Mont Gerbier des Joncs. Puis Pradelles qui a vu passer des millions de voyageurs sera notre avant dernier « Plus beaux villages de France ». Le run se termine en passant par le village perché de Mirmande entourée de collines parsemées de cyprès, ses maisons de pierre et sa chaleur accablante. Et…
Nous avons parcouru Lapin et moi un peu le monde, même beaucoup le monde, mais la France reste est un des plus beaux pays où nous avons l’immense chance de vivre. Si si, n’en déplaise aux éternels « grumpy »…
Et : « Si vous voulez être heureux pendant une journée, buvez. Si vous voulez être heureux pendant un an, mariez vous. Si vous voulez être heureux toute une vie, faites de la moto. »