Restauration d’un engin improbable

Un tracteur de la marque KIVA est probablement inconnu du grand public mais c’est un fier représentant de l’inventivité des concepteurs d’engin du début du siècle dernier.

Travaux d’hiver

Si l’hiver est une saison propice aux projets de restauration, la période actuelle de confinement n’arrange rien : nous devons renoncer provisoirement à nos projets de voyages, et nous centrer sur une activité « domestique ».

Le moment est donc venu, pour moi, d’entamer enfin la restauration d’une acquisition récente

C’est d’ailleurs tout à fait l’engin qu’on s’attend à rencontrer sur les pages du site ou du forum Ural France : Un moteur à essence coupleux à la puissance raisonnable, une structure asymétrique à trois roues, dont une, derrière le pilote, est motrice. L’autre roue arrière est crabotable ponctuellement. Faute de différentiel, on ne s’y risquera que « pour faire face à des besoins de traction importants ». Il y a aussi une marche arrière : on est en terrain familier.

MAIS ce n’est pas un URAL (ni même un side-car), et une ou deux images illustreront bien les différences :

Il s’agit d’un petit tracteur / faucheuse de l’immédiat après guère, fabriqué dans le Jura, tout près de Lons le Saunier, pour répondre aux besoins de mécanisation de l’agriculture. Il est de marque KIVA (« Le tracteur KIVA bien ! » : les slogans commerciaux de l’époque avaient un style bien à eux !)

L’entreprise KIVA avait été fondée par M DALOZ en 1930. Elle a produit ces chouettes petits engins jusqu’en 1974. Tout d’abord à traction animale, elle a été successivement dotée de moteurs à essence STAUB, puis CHAISE (de 1954 à 1959, 6cv puis 8cv). De 1959 à 1974, on avait le choix entre un moteur à essence BERNARD ou un diesel VM 4 vitesses. Ma KIVA a le même âge que moi : elle est née en 1958.

On voit tout de suite la supériorité de la KIVA sur l’URAL dès qu’il s’agit de faucher des prés en petite montagne. Autre atout, sa plaque moteur est autrement plus complète que celle de l’URAL. Un lecteur attentif notera les spécifications d’huile pour les climats tropicaux : Soit l’usine avait anticipé sur le réchauffement climatique, soit elle avait prévu un fort succès à l’export.

Toutefois, certaines différences permettent d’affirmer la supériorité de l’Ural. Par exemple quand il s’agit de voyager : la Kiva a un moteur Chaise monocylindre 8cv., allumage par magnéto Lavalette. Boîte 3 vitesses non synchronisées (on choisit sa vitesse avant de partir, et on s’y tient) ; vitesse de pointe en troisième : 10km/h. Enfin, le coffre à bagages (sous le phare) est ridiculement petit.

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Quant à la restauration, elle ne fait que commencer

Essence propre, bougie nettoyée, inspection du filtre à air et tentatives de redémarrage : il faut s’habituer à la manivelle (pas évident). Après un bon quart d’heure d’efforts (et avec l’aide de mon gendre !), le moteur est parti, et la KIVA a fait ses premiers tours de roue depuis bien longtemps.

Lien vers la vidéo de ce premier réveil : https://youtu.be/GCI3An2pKyQ

On a très rapidement constaté une grosse fuite d’essence au niveau du robinet, lequel s’est complètement désolidarisé du réservoir à l’occasion du bon nettoyage qui a suivi.

Nous en sommes là : le support du robinet a été rebrasé sur le réservoir, qu’il a fallu étamer sur les angles où il y avait d’autres fuites. Deux trois bricoles seront à remplacer, il va surtout falloir démonter, vérifier, repeindre, bien graisser … le tout avant le printemps, si je veux pouvoir tondre ma pelouse avec elle …

Allez, je vais quitter mon ordinateur et retrouver mon atelier !