Voyager en sidecar Ural, c’est possible ? Mais bien sûr, c’est même une expérience jubilatoire ! En plus de pouvoir rouler sur n’importe quel type de terrain, l’Ural est un véhicule atypique générateur de rencontres et de sourires. Toujours pas convaincu ? Laissons place aux spécialistes du sujet : les voyageurs sidecaristes.
Un roadtrip de 3 mois à travers l’Europe septentrionale en sidecar Ural et camping-car
Sylvie et Bruno (Byrdis sur le forum), deux membres de notre Association Ural France, nous racontent leur voyage en Norvège, Suède et Finlande de 19 000 km à explorer les moindres recoins de cette région d’Europe. Départ fin mai 2024 pour 3 mois de voyage.
Bonjour Sylvie et Bruno ! Pouvez-vous vous présenter rapidement, ainsi que l’itinéraire et la durée de votre road-trip ?
Nous sommes originaires tous les deux de Limoges. L’heure de la retraite ayant sonné tout fraîchement pour nous, nous rêvions de refaire pour la troisième fois la Scandinavie. Mais cette fois-ci sans contrainte de date de retour pour pouvoir explorer les moindres pistes de la Laponie.
Lors de nos derniers voyages, l’encombrement de notre véhicule et nos capacités physiques ne nous permettaient pas de découvrir tous ces endroits magnifiques, accessibles uniquement en 4×4 ou au prix de plusieurs journées de marche !! Il faut préciser que nous n’avions aucun itinéraire tracé, juste le désir de visiter la Suède, la Norvège, la Finlande en passant par le Cap Nord. Nous avions les grands axes de fixés, mais après chaque visite était décidée le soir pour le lendemain. Au final notre roadtrip a duré 3 mois avec au total 19 000 km (15 000 km en camping-car et 4000 km rien que de visite avec l’Ural).
Départ fin Mai, direction le centre de la Suède. Nous décidons de faire ce trajet uniquement par la route et de ne pas prendre de ferries. La Belgique, l’Allemagne, le Danemark et la Suède où pour nous le voyages commence réellement !
Notre point de départ était Torsby au centre de la Suède puis les plateaux du télémark, Bergen, toute la côte ouest de la Norvège en passant par la route des Trolls, l’Atlantic way, les Lofotens, l’île Senja etc… jusqu’au Cap Nord, où nous avons passé 3 jours à sillonner les pistes en territoire Samis avant de se rendre à la fameuse boule du Cap Nord.
Ensuite direction la Laponie Finlandaise où nous avons fait la connaissance d’un couple Franco Polonais qui ont transformé un ancien village Sami en camping nature. Une belle rencontre avec qui nous avons passé 3 jours avant de reprendre la route, plus vers le sud en longeant la frontière Russe jusqu’à la région des mille lacs. Après plusieurs jours à explorer la région en vélos électriques, en kayaks ou en Ural (et oui c’est pour cela que nous avions besoin aussi du camping-car, pour amener tous notre bazar !) Car étant fainéants, nous avons besoin de tous cela pour nous déplacer en plus de la moto !
Direction la côte Baltique pour rejoindre Kaustinen où se déroulait la rencontre Ural : la Roikka. La journée du samedi une belle balade était organisée par le club et nous avons pu voir des machines absolument dingues.
Nous continuons notre périple en remontants vers le nord en suivant la Baltique pour rejoindre la Laponie Suédoise où nous avons passé deux semaines afin d’explorer en profondeur et grâce à l’Ural, cette région que nous connaissons bien et que nous adorons par dessus tout. Il faut dire que c’est un vrai dépaysement de vivre en territoire Samis et que ce peuple est véritablement fantastique.
Mi Août, la boucle est bouclée et nous décidons de rentrer doucement en nous arrêtant au Danemark pour visiter un camp viking et un musée de la guerre froide. Deux lieux que nous n’avions pas visités lors de nos précédentes vacances dans ce pays. Puis départ pour la France, mais comme nous repoussons toujours notre retour à la maison, nous décidons de faire un détour dans le Cotentin que nous adorons ! Le Limousin attendra !!
Pourquoi avoir décidé de voyager à la fois en camping-car et en side-car ? Comment avez-vous réparti les trajets/types de route selon le véhicule (piste, autoroute,…) ?
Notre concept était de poser le le camping-car 2 ou 3 jours au centre d’une région et d’explorer ces endroits en sidecar dans les moindres chemins. Le camping-car était notre mode d’hébergement tout confort, et la moto notre moyen de déplacements pour les visites et les explorations.
Certains diront » pourquoi vous n’avez pas tout fait en side-car ? «
La réponse est simple. Sur 19000km et 3 mois, il y avait au moins la moitié d’autoroutes et de nationales sans aucuns intérêts, si ce n’est que d’user la moto pour rien ! Le camping-car nous permettait de choisir des endroits isolés et sauvages, ou de grands aires de repos et de se réveiller dans des endroits magnifiques et sans le tourisme de masse.
Avez-vous fait le bon choix, de partir avec la remorque ?
Nous nous arrêtons au centre de la Suède dans un camping tenu par un Français, où nous avions l’habitude de faire étape lors de nos précédents voyages. Nous nous retrouvons pour passer une soirée sympa avec Denis et Annie qui eux partent direction le Cap Nord. Et là, nos deux compères découvrent notre impressionnant attelage de 11 mètres et nous posent la question : Avez vous fait le bon choix, de partir avec la remorque ? Question que je me suis également posée, n’ayant toujours pas attaqué les petites routes de montagnes ou de Fjords de Norvège. La réponse ? tous s’est bien passé et on ne regrette absolument pas, bien au contraire !! Sur les routes étroites, il fallait bien regarder au loin, ceux qu’on allait croiser mais les scandinaves sont tellement disciplinés que ça s’est toujours bien passé !! On avait installé des suspensions pneumatiques réglables qui permettaient de régler la hauteur de caisse du camion et apportaient une meilleure stabilité dans les virages. Bon, on s’est retrouvé en galère le premier soir au Danemark car le GPS nous a fait tourner un peu trop tôt, et on s’est retrouvé dans un petit port… Il a fallut dételer la remorque parce que le chemin faisait la largeur du camion. Après plusieurs manœuvres pour faire demi tour, on a pu rattacher la remorque. Tout ça sous les yeux de dizaines de personnes !!
Quelle est votre histoire/relation avec la moto et le sidecar ? Qui pilote l’Ural ?
Bruno fait de la moto depuis l’âge de 16 ans, plutôt motos italiennes ou anglaises, avec une grande pose dans les années 2000 pour pratiquer le parapente pendant une dizaine d’années. Depuis toujours il voulait avoir un side-car, mais il n’a franchit le cap que depuis 1 an et demi en achetant un Ranger EFI de 2015 avec 6000 km au compteur. Je crois qu’il ne regrette absolument pas ce choix ! Ayant déjà l’habitude de faire l’entretien de ces machines atypiques, c’est un petit retour dans les années 80. Quand à moi, j’ai passé mon permis moto en 2005, j’ai eu une 750 GSXF. Mais Bruno est le seul à conduire le sidecar. Et oui c’est son joujou, alors je n’ai pas le droit de la piloter !!!!
Quelle est la routine d’entretien de votre sidecar Ural ? Qui s’occupe de la maintenance/révision ?
Bruno s’occupe de l’entretien courant et de la révision de l’Ural qu’il effectue tous les 3500 km, sauf en Scandinavie où il l’a fait au retour à 4000km.
Avez-vous subi des aléas mécaniques ?
Aucun soucis mécanique, pendant ce voyage seulement un changement de pneu arrière que nous avons acheté en Finlande, en allant au rassemblement la Roikka à Kaustinen.
Pouvez-vous nous décrire des anecdotes et/ou des rencontres marquantes durant votre voyage ?
L’Ural a été un vecteur de rencontre incroyable. De nature le peuple scandinave est très réservé, mais avec cette engin nous avons pu énormément échanger. Les gens nous conseillaient des endroits à visiter hors des sentiers battus. Aux cours des balades en attendant les ferries (obligés, il n’y avait plus de routes !) Bruno faisait des baptêmes de sidecar et l’Ural a dû être prise en photo des centaines de fois. Y compris par un Qatari qui était seul en moto.
Quel est l’objet que vous avez emporté qui a été le plus utile ? Et celui que vous avez pris qui n’a jamais servi ?
Les objets qui nous ont le plus servi ont été le GPS, les cartes routières et la carte bleue !! Par contre les maillots de bains n’ont pas eu beaucoup d’utilité !!
Le mot de la fin sur votre voyage ?
Bilan de ce voyage, de longues journées avec le soleil de minuit, de beaux paysages, des gens super sympas et avec le combo camping-car / sidecar, ce n’était que du positif. Nous le referions sans hésitation. Il est certain qu’il serait difficile de se passer de la moto dans nos futurs roadtrip en camping-car.
Un grand merci à Sylvie pour avoir répondu à nos questions et raconté son joli roadtrip. Si vous aussi vous avez fait un beau voyage en Ural et que vous souhaitez le partager, contactez-nous !
Superbe voyage, merci pour le partage.