C’est désormais une tradition, Jacky organise chaque dernier weekend d’avril, juste avant le 1er mai, la rencontre des fidèles de son atelier, pour une balade de quelques 200 km au départ de Maîche.
Après un hiver trop sec, et probablement avant un été à nouveau torride, c’est à une printanière pleine de fraicheur que nous avons eu droit, en échappant malgré tout à la pluie (enfin presque).
C’est un weekend qui permet de retrouver les habitués, venus d’Alsace (2 sides, dont celui de notre ami MarcRusse, aka Le Kaiser du fait de sa magnifique moustache), des Vosges, de Savoie, de Suisse, de Bourgogne, et bien sûr du Jura et du Doubs.
Jacky roule au quotidien en side Guzzi. Il a réuni pour ce weekend une vingtaine d’équipages, dont une quinzaine de side-cars – essentiellement des Ural, mais aussi des Moto-Guzzi (dont deux V1000 de la fin des années 70 : une Convert état concours et une très belle G5 attelée), des BMW, Chang-Jiang, et deux motos solo Royal Enfield.
Comme nous étions venus pour rouler, Jacky nous avait concocté un itinéraire à sa façon, suivant plusieurs vallées qui sont encore plus belles quand le soleil brille (tant pis pour les photos), mais restent joyeuses et pleines de charme grâce à leurs petites rivières. Claude et moi étions arrivés en suivant l’Ain puis le Drugeon. Avec la petite troupe, nous avons pu profiter brièvement de la vallée du Dessoubre puis plus longuement de celle, superbe, de la Loue.
SI vous décidez de visiter le Doubs à moto, ces petites rivières sont de remarquables fils d’Ariane ! https://www.routes-touristiques.com/tourisme/visiter-nos-regions/franche-comte/doubs/route-des-vallees-du-doubs-et-du-dessoubre-25.html
À midi, le repas tiré du sac a permis d’admirer les machines des uns et des autres et, comme d’hab, d’échanger anecdotes et avis.
Mais il n’y a pas que l’acier, le bitume et l’essence dans la vie, parait-il.
Aussi notre organisateur avait prévu une halte culturelle (une chouette petite expo d’une artiste qui compose des toiles en cuir de vaches et autres bestioles) mais surtout, avant cela, une étape historique que nous avons beaucoup appréciée : à Nancray, une association gère sur 16 hectares l’étonnant Musée de plein air des maisons comtoises https://www.maisons-comtoises.org/.
On y trouve quelque 35 édifices ruraux typiques de la Franche-Comté datant d’entre 1770 et 1950.
Ils ont été soigneusement démontés sur leur lieu d’origine, puis transportés et remontés sur le site du musée.
Rien que l’exploit technique est remarquable, plus encore pour les maisons en pierres que pour celles à colombages de la région de Belfort, à la limite de l’Alsace.
(Ce fier personnage n’est ni un moine guerrier ni un figurant du musée, c’est un Uraliste Doubiste … en panne. Il parait que ça arrive. Le pauvre Cyril a dû venir en moto solo.)
Sur la photo ci-dessus on distingue la partie habitation (en bas à gauche) surplombée par la grange à foin et par le tuhé (ou tuyé), haute et large cheminée en bois dans laquelle de nos jours encore, les salaisons sont fumées (dans les régions de Morteau et Montbéliard en particulier, mais pas seulement !)
Tous les mobiliers d’époques ont été préservés. Il existait autrefois, du temps où il faisait encore froid dans le haut Doubs et le Haut Jura, des fabriques de poêles comtois. Le musée en héberge une jolie collection contextualisée.
Autres témoignages d’un climat qui a bien changé, ces traineaux qui subsistent dans les granges en montagne pour les hivers où les calèches et carrioles à roues étaient inutilisables :
Et voilà, une journée bien sympa était passée.
Le lendemain, c’est sous la pluie que nous sommes rentrés chez nous. Elle nous avait épargnés pendant toute la balade, ça ne pouvait pas durer.
Depuis le temps qu’on l’attendait, on ne peut pas s’en plaindre. D’autant que, comme le dit une cetaine Zorgoline, « l’Uraliste n’est pas soluble dans l’eau ».
Les ondées nous ont accompagnés pendant une bonne partie de notre retour vers le Jura, pour lequel nous avons suivi, pour changer, une autre vallée et une autre rivière : celle du Doubs, bien sûr !