Road-trip dans les Balkans (Monténégro, Kosovo, Macédoine du Nord) – Voyage en sidecar Ural par Uralistan

Le Monténégro, le Kosovo et la Macédoine du Nord à moto, un pur bonheur !

Ah, les Balkans ! Nous sommes tombés amoureux de ces pays. Notre coup de cœur ? La douce folie qui y règne. Après avoir traversé l’Italie, la Slovénie puis la Croatie et la Bosnie-Herzégovine par les pistes, nous t’emmenons maintenant au Monténégro, au Kosovo ainsi qu’en Macédoine du Nord. Une aventure ponctuée de paysages magnifiques et de rencontres étonnantes. Bonne lecture !

Road-trip au Monténégro, un concentré de montagnes et de merveilles de la nature

Le Monténégro et son canyon de la Piva

Nous débutons notre exploration du pays de la plus belle des manières. En effet nous arpentons une route en corniche à flanc de falaise qui serpente au rythme des ondulations de la rivière Piva. Quelle beauté ! Les belvédères sur ces gorges sont absolument somptueux. Quelques kilomètres plus loin, nous prenons de la hauteur pour contempler encore mieux cette merveille de la nature.

Bivouac d’anthologie dans le Durmitor

Nous nous enfonçons dans les hauts-plateaux du parc national du Durmitor. L’objectif ? Trouver un coin isolé pour planter la tente. C’est chose faite ! En termes d’isolement, on ne peut faire mieux. Par contre nous n’avions pas prévu le vent glacial et impétueux qui souffle sur ces vastes étendues. Malgré ses efforts, l’unique arbuste peuplant cette plaine ne nous protège que moyennant. Résultat ? Nous passons la nuit frigorifiés à nous faire chahuter par les éléments. Mais bon, le lever de soleil sur ces immenses étendues justifie bien ces quelques désagréments. Nous nous remettons en route. Rapidement, nous contemplons une deuxième merveille de la nature monténégrine : le canyon Vidikovac. Comment te dire ? C’est à couper le souffle ! Cette section du globe semble avoir été déchirée par un géant. Une saignée propre et nette aux dimensions colossales.

Žabljak et le tranquille lac noir

Nous posons nos valises 3 jours dans ce petit village monténégrin. Au programme ? Site Web pour Marion, révision de l’Ural pour Jérémy. À peine le temps de sortir les outils que le gamin de la famille chez qui nous logeons commence à tourner autour de l’Ural. « Tu veux aider? ». Il n’attendait que ça. Il met les mains dans le cambouis et se révèle d’une aide très appréciable. Pour le remercier, Jérémy l’emmène faire un petit tour dans son village. C’est la star !! Tous ses potes l’observe déambuler dans ce véhicule atypique. Un sourire jusqu’aux oreilles. Nous allons ensuite nous reposer sur les berges du lac noir. Des eaux turquoises avec les montagnes en toile de fond, c’est magique !

De Žabljak à Šavnik par les pistes

Après avoir contemplé le majestueux canyon de la rivière Tara, nous partons nous perdre dans les montagnes. L’idée ? Rallier Šavnik à 30km de là. Sauf que ! Tu nous connais, nous n’empruntons pas les grands axes. Nous ignorions alors dans quelle galère nous nous embarquions.

Les premiers kilomètres sont pentus à souhait. Ces grimpettes rocailleuses nous obligent à délester Gobi de tout kilo superflu, à pousser et à recommencer. Le bon côté des choses ? C’est bon pour notre ligne…

Une fois au sommet, les paysages sont sublimes ! Le Hic ? Les choses se compliquent… Ces hauts-plateaux, aussi beaux soient-ils, nous réservent quelques pièges. A la force de nos bras, de nos abdos et de nos jambes, nous venons à bout de quelques grimpettes et coulées blanches.

Tout-terrain, Voyage en Side-car Ural au Monténégro - URALISTAN
©Uralistan

Puis, nous atteignons le boss de fin. De quoi s’agit-il ? Du combo neige, ornières et boue. Aucune adhérence. C’est le profil du terrain qui guide l’Ural. Et nous qui poussons. Nous avançons tant bien que mal, tantôt en crabe, tantôt la culasse dans la boue. Le comble ? Nous arrivons même à poser le nez du panier dans la gadoue ! L’obstacle vaincu, l’orage se met à gronder… Manquerait plus qu’on se prenne la foudre !

RIP le cache-culbuteur de l’Ural

Après avoir campé sur les rives du Lac Slano Jezero et exploré l’incroyable monastère troglodyte d’Ostrog, nous mettons cap sur les bouches de Kotor. Un peu de nationale ? Que nenni ! Nous repartons sur les pistes. Mais là, c’en est trop. Il fait chaud. Ça grimpe. La machine et ses occupants sont trop sollicités. Résultat : erreur de pilotage. Un gros cailloux dissimulé dans les herbes vient taper violemment la culasse gauche. Sous la violence du choc, la barre pare-carter a cassé et le cache-culbuteur s’est fissuré. Oh, p****.

L’huile pisse partout. Comment faire ? Nous filons au village le plus proche, à 35km dont 5km de piste. 35km à serrer les fesses pour que le précieux or noir ne s’écoule pas trop vite. Après plusieurs tentatives infructueuses, un homme nous mène au « motor master ». Un garage capable de souder l’aluminium. 2 heures plus tard et 80€ en moins, nous sommes à nouveau sur la route. « Euh… Kotor, on va peut-être y aller par la route, hein? ».

Des bouches de Kotor à la péninsule de Luštica

On ne va pas se mentir, les bouches de Kotor sont absolument grandioses. Cette avancée de l’Adriatique bordée de montagnes boisées, est spectaculaire. Nous longeons cette baie aux eaux turquoises, explorons les charmantes vieilles villes de Herceg Novi et Kotor pour ensuite rallier la péninsule de Luštica.

L’objectif ? Se dégoter un lieu de bivouac loin de la civilisation et ombragé. Le pari est doublement réussi ! Nous posons la tente à l’ombre d’une pinède située au pied de la forteresse d’Arza. Nous sommes seulement à quelques mètres de la plage. Il n’y a presque personne. Que demander de plus ? … Nous nous aventurons ensuite sur la Serpentine. Une route portant bien son nom et offrant une vue spectaculaire.

Un mausolée perché sur les montagnes

Après avoir arpenté les charmantes ruelles pavées de la ville médiévale de Kotor, nous filons vers le mont Jezerski. Pourquoi ? Contempler la tombe de Petar II Petrovic Njegos. En effet, tout au sommet du pic trône un imposant mausolée en marbre. Le prince évêque monténégrin a marqué les esprits de son vivant alors il s’est vu offrir une jolie sépulture. Notre préférence ? Le panorama mirifique sur le parc du Lovčen.

Les cités en bord d’Adriatique, entre jolis centres historiques fortifiés et villes bétonnées

Nous longeons à nouveau la côte pour en explorer quelques cités. Ainsi, nous découvrons Budva, une cité médiévale au sein d’une station balnéaire de béton, puis Sveti Stefan, un village de pêcheurs posé sur un îlot. Nous finissons par Ulcinj, une ville fortifiée bâtie sur un promontoire rocheux. Ce qu’on adore ? Le décalage entre l’aspect moyenâgeux et guerrier des remparts avec la quiétude des activités modernes entre brasse coulée, bain de soleil et farniente.

Un bivouac génial en forêt primaire

Un passage pluvieux par le lac de Skadar et la curieuse capitale Podgorica, puis nous voilà au parc national Biogradska Gora. Au programme de ces 3 jours ? Rando en montagne, mots-croisés en bord de lac et observation de la faune locale. Tu ne le sais peut-être pas mais il ne reste que trois forêts primaires en Europe, et c’en est une. Autant te dire qu’au niveau rongeurs, serpents et oiseaux, on est gâtés. Un régal pour les amoureux de la nature que nous sommes. Sa particularité ? Il plane une odeur d’ail dans le sous-bois.

Le Kosovo à moto, une jolie surprise et un accueil extraordinaire !

Premiers tours de roue et premier coup de cœur au Kosovo

Fraîchement entrés dans le pays, nous en prenons immédiatement plein les yeux. Qui est responsable de cette cécité temporaire ? Le canyon de Rugova. Ça virolote à foison sur cette route en corniche creusée dans les falaises. Les arches de pierre s’enchaînent avec en contrebas les méandres de la rivière Bistreca. Absolument sublime !

Les lieux de culte serbes orthodoxes sous haute protection

Après avoir fait le plein de virolos dans ces gorges incroyables, nous partons contempler la beauté des lieux de culte locaux. Si nous avons adoré le complexe de Peč pour la beauté de ses trois églises siamoises, nous sommes carrément tombés sous le charme des incroyables fresques qui recouvrent les murs du monastère Visoki Dečani.

Une chose cependant nous interroge. Pourquoi ces lieux sont-ils si étroitement gardés ? Barbelés, check-point, militaires armés, une vraie tension plane dans l’air. Pour résumer très simplement la situation, il faut savoir deux choses : 1, les serbes considèrent que le Kosovo est le berceau de leur culture, et 2, ce pays est maintenant peuplé quasi-exclusivement d’albanais musulmans. La présence minoritaire de serbes est le fruit de centaines d’années de persécution contre les chrétiens. Mais alors pourquoi les militaires en armes ? Pour éviter que les ultranationalistes kosovars albanais ne profanent, incendient ou vandalisent ces sites. Il faut dire que les serbes n’ont pas non plus été particulièrement tendre avec les kosovars…

La géologie surprenante du Kosovo

Ce territoire tout petit, est un carré d’environ 150km de côté. Il convient aussi de causer un peu du relief local. Pourquoi donc ? Le pays est une vaste cuvette. Son centre est constitué d’immenses plaines à la platitude incroyable alors que ses frontières sont montagneuses. C’est absolument binaire. Il n’y a pas de mi-montagne. Comme la taille du pays est réduite, on aperçoit presque tout le temps des montagnes. Si bien que, quand on voit le relief s’élever, on sait que l’on approche des limites du décor. C’est vraiment curieux !

Une population avenante et hospitalière

Les gens viennent très facilement à nous. Ils sont souriants, curieux et n’hésitent pas à donner un coup de main si besoin. Nous avons plusieurs fois eu droit au cousin ou frère, émigré en France ou parlant anglais, au téléphone. Juste pour pouvoir faciliter la communication ou échanger quelques mots. Le side-car a fait fureur !

Prizren, notre coup de cœur

Après avoir bivouaqué dans le parc national de Šar, nous voilà débarqués à Prizren. Elle est la deuxième plus grande ville du pays, et c’est surtout sa capitale culturelle. Ce qu’on aime vraiment ici ? Et bien, c’est pour nous le mariage parfait entre vie moderne avec sa population jeune, ses bars, ses restos, et la juste mise en valeur du passé de la ville avec ses ruelles pavées, ses ponts en pierre et ses mosquées. La cohabitation entre histoire et présent est parfaitement réussie. On adore !

Pristina, une capitale qui nous laisse mitigés

Soyons honnête, la capitale kosovare est plutôt moche. Les bâtiments ont aucun charme, les axes de circulation sont énormes et très peu de rues sont dédiées aux piétons. Y a t-il du positif ? Oui ! Nous avons notamment apprécié découvrir les ambiances particulières à chaque quartier. On a adoré flâner dans le bourg historique avec son marché, ses mosquées et son ambiance authentique.

Notre découverte de la Macédoine du Nord à moto

La capitale, Skopje

Nous débutons notre périple en Macédoine du Nord avec la visite de Skopje. Ce qui nous étonne ici ? Plein de choses ! Il y a un nombre incroyable de statues de toutes tailles, des bateaux en béton ont été bâtis dans la rivière Vardar, les fameux bus rouges londoniens desservent la ville, et enfin le mélange architectural est vraiment surprenant ! Nous apprécions beaucoup l’atmosphère détendue et agréable qui se dégage de cette capitale.

De vraies merveilles de la nature

Nous enchaînons maintenant les beautés de mère nature. Au programme ? Le Canyon Matka que l’on explore à pieds façon Indiana Jones, le parc national Jasen qui abrite le lynx eurasien et enfin le lac de Kozjak entouré de ses montagnes grises.

Puis, après avoir galéré dans d’innombrables bourbiers pour cause d’autoroute en construction, nous rallions enfin le lac d’Ohrid. Eau limpide, plages de galets, une pinède pour ombrager la tente,… Nous avons connu pire comme lieu de bivouac ! Pour l’anecdote, nous sommes seulement à 1km de la frontière albanaise.

Ohrid, une ville à la richesse culturelle étonnante

Orhid est un lac et c’est aussi la capitale touristique du pays. Rien que ça ! Nos impressions sont cependant mitigées. Pourquoi ? L’attrait de cette ville réside en ses vestiges : théâtre antique, églises byzantines, monastères, une forteresse et des jolies ruelles pavées. Cependant, cette cité manque cruellement d’un plan d’ensemble. Tout semble dépareillé. Aucune bâtisse ne ressemble à sa voisine. Étrange

La boue, c’est bon pour le teint

Habituellement, nous levons le camp tôt le matin. Bivouaquer présente cette contrainte de discrétion. Exception à la règle ? Le lac de Prespa. Nous y posons le camp pour deux nuits. Une journée entière est consacrée à la contemplation des cormorans, à la baignade dans une eau limpide ainsi qu’à une compétition cruci-verbale de haut niveau. Un jour de repos, nous avions oublié ce que c’était !

Bien reposés, nous nous lançons dans une balade dominicale et bucolique autour du lac Streshevo. Ouais… bon, pour le côté promenade de santé, on repassera. Pourquoi ? La petite piste de forêt qui en fait le tour se transforme ensuite en single-track à ornières bien boueuses. Des ronces, de la boue, de la sueur, on galère ! On finit en apothéose en mettant Gobi dans une position assez délicate. Notre sauveur ? Le messie apparaît sous les traits d’un sympathique fermier qui vient nous aider à pousser. Cerise sur le gâteau, il nous invite même à manger chez lui en nous rinçant de rakja de cerise maison à 52%.

Le monastère de Treskavets et son panorama génial

Nous visitons Bitola, Prilep, pour ensuite découvrir avec plaisir une jolie campagne légèrement vallonnée abritant parfois quelques rangs de vignes.

©Uralistan

Notre destination ? Le monastère de Treskavets. Mais cet édifice se mérite ! Perché sur son promontoire rocheux, les pentes à plus de 20% nous donnent du fil à retordre. Nous reprenons notre rythme de croisière en grimpette à 10km/h en première. Et tant bien que mal, nous atteignons le sommet. Nous avançons entre d’énormes blocs de granit posés en équilibre ! D’ailleurs, la visite de l’édifice religieux est (selon nous) accessoire car en rénovation. Le vrai joyau ici, c’est le panorama dont on jouit. En contrebas ? C’est l’immense plaine de Prilep. Sublime !

©Uralistan

Stobi nous téléporte en Grèce

Ultime étape de ce périple macédonien : la cité antique de Stobi. Accessoirement, c’est aussi le plus grand site archéologique du pays. Alors, qu’y découvre t-on ? Les vestiges d’un théâtre, de curieuses mosaïques et surtout une ambiance. Une atmosphère très particulière qui nous fait remonter le temps. On imagine alors très bien Russel Crowe passer ses mains dans les champs de blé qui nous entourent et la foule encourager les gladiateurs. Aurait-on picolé avant de venir ? Non, non, c’est vraiment la sensation que ça nous donne.

Ce troisième épisode touche déjà à sa fin ! Ce qui nous a marqué ? Les merveilles de la natures monténégrines, notre plongée dans le passé mouvementé du Kosovo et enfin la découverte de ce pays sous-estimé qu’est la Macédoine du Nord. Prochaine étape de notre périple balkanique ? La Bulgarie que nous avons traversé en zigzaguant allègrement. À très bientôt pour de nouvelles aventures sur la route !

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