Corona Tour en sidecar Ural (EP 6 et fin)

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20 sept. 2020, 19:17

Jour 100 Moscou, le retour de Passepartout.

C’est le grand jour ! Je vais retrouver mon fidèle ami. Nous avons rendez-vous un peu avant 11 heures chez le transporteur. Ivan, un ami d’Artem qui parle bien anglais va me rejoindre sur place pour m’aider. La « Artem connection » a fonctionné tout au long du voyage depuis Novossibirsk. Je n’aurai jamais assez de mots pour le remercier.

A vrai dire, la journée va commencer de travers. J’avais prévu de prendre un taxi pour pouvoir passer avant dans une station service acheter de l’essence (le réservoir a été vidé pour le transport). Malheureusement, une course cycliste bloque tout mon quartier donc impossible d’avoir un taxi et plus embêtant, je ne pourrais pas rentrer avant 17 heures me dit on. Bon, va pour le métro, je chercherai une station à pied. Là encore, c’est la galère. Monsieur Google s’ingénie a inventer des stations qui n’existent pas. Après une heure de marche, je renonce. On verra bien sur place.

Chez le transporteur l’entrepôt est animé, il y a plusieurs motos que des bikers viennent chercher. On est dimanche mais ça bosse dur. Le type qui s’occupe des caisses semble comprendre immédiatement que je suis le « french guy qui traverse la Russie en Ural » et avant même que j’ouvre la bouche il va me chercher la caisse de Passepartout. Enfin, il est là et un rapide petit tour me confirme que tout va bien. Pas de dégâts. Ivan arrive et se propose pour aller chercher l’essence. C’est un grand type costaud avec un visage ouvert et lumineux. Il est naturellement sympathique. Il me félicite pour mon voyage et me dit que c’est très dangereux de traverser la Russie comme ça tout seul. Comme je lui répond que je n’ai jamais senti autre chose que de la sympathie chez ses compatriotes, il admet que les choses se sont bien arrangées depuis 10 ans.

Le déballage terminé, on se dit au revoir chaleureusement avec Ivan et le gars de l’entreprise de transport. C’est à moi de jouer maintenant. Remontage de la batterie, des rétros et des bagages. Vérification des niveaux, plein d’essence et hop on tourne la clef en croisant les doigts. Ça démarre! Je félicite Passepartout, je n’ai pas de mots assez doux pour mon ami en fer. Tu parles Charles! Au premier arrêt dans un boui-boui pour déjeuner, il refuse de repartir. La batterie est à plat! Je dois sortir mon booster pour démarrer. Je ne lui en veux pas, ça fait un mois qu’il me dit qu’il a mal à sa batterie et je refuse de l’entendre. J’ai acheter cette batterie Odyssey il y 6 mois. C’est sensé être le top. Elle m’a coûté une fortune. Ma vanité refuse d’admettre qu’elle m’a lâché.

Heureusement, la chance va tourner et comme je me demande ce que je vais faire en attendant l’ouverture des routes avec une monture qui ne démarre pas sans booster, je tente ma chance et je prends le chemin de l’hôtel. Ca marche, il est 14h et les routes sont réouvertes. De retour à l’hôtel. Je mets la batterie en charge et je ressors me fais un petit musée sur la « guerre patriotique de 1812 » en claire, la retraite de Russie de la grande armée de Napoléon qui sonna le glas de l’empire. Le musée me fait une drôle d’impression. On dirait que les russes n’en veulent pas vraiment à l’empereur, voir même qu’il lui vouent une certaine admiration. Curieux!

Rentré dans ma chambre je savoure le retour de ma machine. La route va enfin reprendre, il me reste 2000 km à faire. C’est pas énorme mais c’est quand même un voyage. De plus la situation se dégradant partout, il se peut que j’affronte quelques péripéties en chemin. Demain nous avons rendez-vous chez le concessionnaire Ural. Il est temps de s’occuper de mon ami.

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21 sept. 2020, 19:22

Jour 101 Moscou, on s’occupe de Passepartout.

Rendez-vous ce matin à 10 heures dans la concession Ural de Moscou. Je m’y étais rendu en juillet et j’en avais gardé le souvenir d’une équipe compétente, disponible et sympathique. Ils avaient parfaitement fait le nécessaire pour régler les petits problèmes de mon side-car à l’époque.

J’arrive en avance fidèle à mon habitude toute empreinte de la peur de faire attendre les autres. Mais cette fois ci, j’en suis récompensé. J’avais cherché hier une station de lavage pour refaire une beauté à Passepartout sans succès. Encore une fois les indication de Google Map s’étaient montrées erronées. Et là, surprise! Juste à côté de la concession une grande et belle station qui va shampouiner mon ami des roues aux rétros. Il en avait vraiment besoin. Du coup me voilà pile à l’heure pour le rendez-vous avec les « docteurs » Pavel et Alexis que je retrouve avec joie! Vitaly a appelé hier pour discuter des choses à faire, tout est balisé. Il faudra plus de 4 heures pour effectuer les vidanges, graissage, réglages divers, changement de pneu et de batterie nécessaires.

Pavel est à la manœuvre avec la compétence et l’assurance tranquille acquise avec l’expérience. Pendent ce temps, je discute avec les clients qui parlent anglais et le patron de la concession qui est aussi le patron des ventes Ural pour la Russie. Il me montre les photos d’une expédition dans le nord du massif de l’Oural où ils ont parcouru plus de 600 kilomètres au milieu de nul part vu qu’il n’y a sur place ni route, ni piste. Je suis scié et je me dit que mon voyage, certes plus long, est une aimable promenade devant l’accomplissement de ces hommes!

La concession est aussi en charge de la marque Harley Davidson. Un biker venu ici pour faire réviser sa Harley me remets avec fierté un badge du Chapter de Moscou accompagné d’un auto-collant que je m’empresse de mettre sur le panier du side. Je comprends que c’est un honneur qu’il me fait. Je suis un peu mal à l’aise de ne pouvoir lui rendre ce geste. C’est la deuxième fois que cela arrive, il faudra que je fasse faire des auto-collants la prochaine fois. J’ai encore à apprendre.

 

Après cette plongée dans ce monde de bikers, je rentre au bercail en profitant du nouveau ronronnement de plaisir de mon ami tout content que l’on se soit occupé de lui. C’est ma dernière nuit à Moscou, demain je ferai un test Covid avant de prendre la route. La route, enfin! Son rythme, ses étapes, ses fraternisation de parking, ses sandwichs avalés après un plein d’essence. Demain…

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23 sept. 2020, 20:41

Jour 103 Velikié Louki, dernière nuit en Russie

Debout à 7 heures, je trouve Vitaly en train de préparer le petit déjeuner. Café et Syrnikis. C’est un genre de beignet fait de fromage frais, œufs, sucre et farine que l’on fait dorer à la poêle. On les mange avec de la crème fraiche et de la confiture. Sophie vient nous rejoindre et nous prenons ensemble ce délicieux petit dej. C’est mes derniers instants avec eux et je ne peux qu’admirer encore la gentillesse et l’hospitalité de ce couple. Ils ne me connaissent pas et pourtant, ils m’ont invité et ont tout fait pour que cette soirée et cette nuit chez eux soit un bon moment. Mon seul passeports étant de voyager en Ural ce qui semble suffisant pour Vitaly qui restera toujours pour moi Monsieur Ural!

Il est temps de prendre la route. J’ai presque 500 km à faire avant ma dernière étape en Russie. J’ai choisi de passer la frontière demain matin plutôt que tard dans la soirée. J’avoue que l’entrée en Lettonie me stress un peu. En théorie il devrait m’imposer une quarantaine. Je me dit que le matin tout le monde doit être reposé et donc plus cool. Moi y compris.

La route se passe sans effort. Les conditions sont idéales. Le goudron est parfait, il fait très beau et la température est jusque comme j’aime, un peu fraîche mais pas froide. Le top quoi. A croire que mon ange gardien a repris du service et se donne à fond. De plus on voit que je suis de retour en Europe, les stations services sont grandes, propres, aérées et bien fournies en produits de toutes sortes. J’en trouve même une avec chapelle et animaux sculptés façon « Edward aux mains d’argent ». On est bien loin des « wild lands » et de leurs casemates blindées avec mini fenêtre à barreaux et vitre sans teint derrière laquelle une voix d’hygiaphone vous interpelle sans aménité. Au passage, une fois, dans une station de ce genre, le type avait fini par ouvrir sa fenêtre pour me parler, intrigué par Passepartout. Il est apparu en slip! Il faisait chaud et il vivait sa vie dans son bocal sans se soucier des clients qui de toutes les façons ne pouvaient pas le voir.

Sur la route, je vais tomber par hasard sur un mémorial de la « grande guerre patriotique ». Je m’arrête pour visiter. Je découvre un lieu de mémoire particulièrement émouvant. Une immense statue semble flotter dans l’air. Il y a aussi un petit musée présentant les restes d’un champs de bataille. Beaucoup de visiteurs viennent là se recueillir. Des hauts-parleurs diffusent doucement une musique de circonstance. La chance m’a encore une fois bien servi.

Arrivé à la ville étape, je prends mes quartiers et ressors rapidement prendre la température du lieu. C’est une ville d’environ 100,000 habitants qui fut entièrement détruite pendent la seconde guerre mondiale. Sa reconstruction a entraîné le création de logements collectifs sans âme qui ressemblent à nos HLM. on pourrait d’ailleurs s’y méprendre, tant les barres d’immeubles aux murs lépreux ressemblent à ceux de nos cités mais là s’arrête la ressemblance car si il y a aussi de vielles voitures garées dans des parkings coupés d’espaces verts mal entretenus, ici c’est propre! Pas de papiers gras, pas de cadavre de bouteilles, pas d’épave de voiture ou de vieux sommiers laissé à l’abandon. Les familles qui se promènent là ne sont pas riches mais il y a de la dignité dans leur attitude. Le lien social se manifeste dans ces grands parents qui surveillent les enfants qui jouent ou dans ces couples qui promènent leur bébé. Non décidément, cette pauvreté là n’est pas la même que dans nos quartiers.

La nuit tombe, il faut rentrer. Demain sera un moment de vérité pour la suite de ma route. Quarantaine ou pas quarantaine? That is the question.

 

 

 

 

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24 sept. 2020, 21:49

Jour 104 Saldus (LV), Good bye Russia.

C’est le grand jour! Je vais quitter la Russie aujourd’hui. J’aurai passé 2 mois et demi dans ce fabuleux pays, le plus étendu au monde. J’y aurai mesuré l’immensité de ses territoires mais aussi celle de l’hospitalité et du coeur de ses habitants. J’aurai tenter de pénétrer le contraste de cette âme russe pleine de toutes les contradictions sans jamais y parvenir. La fascination naissant de l’incapacité à saisir les raisons de son exaltation, il est heureux que ce mystère me reste inaccessible. Je n’emporterai que le souvenir de la gentillesse sans limite d’un Artem, de la passion cachée sous un masque d’humble modestie d’un Vitaly, de l’exubérante générosité d’un Ivan, du fascinant destin d’un Denis devenu russe par amour ou de la puissance vitale d’un Sasha. J’ai aimé ce pays et ses gens. J’y reviendrai, mais tous ceux qui ont eu un grand amour de jeunesse savent qu’il ne sert à rien de vouloir le ranimer. Seul compte la force que l’on y a mis quand il s’est présenté et la puissance que l’on apporte à l’invocation de son souvenir.

La Russie que je quitte m’apparaît comme une déesse, comme un esprit qui m’a accompagné tout au long du voyage. Elle va encore me faire un magnifique cadeau avant que je ne l’a quitte. Le paquet est cette superbe journée de soleil, de ciel et de route dans la forêt. Le cadeau, c’est une apparition sur le bord de la route. Il est là, immense, il m’attend. Je crois d’abord à une statue, je ralentis. Non il est bien réel. Un elan, grand comme un pur sang. La même robe alezan, le même port altier. Je ne pense même pas à prendre une photo. Je suis subjugué par son regard. Il reste un moment immobile puis il traverse la route au trot et disparait dans les fondaisons. Un cadeau de la Russie à quelques kilomètres de la frontière…

La frontière, je reconnais qu’elle m’inquiète. J’ai prévu d’y passer un bon moment. J’ai préparé une étape à quelques kilomètres de là. Mais c’est sans compter sur mon ange gardien. Le passage se fera en à peine deux heures. Les douaniers et les douanières semblent plus intéressés par mon aventure que par mes papiers. Il y a bien cette garde russe qui m’engueule quand je veux prendre des photos de la douane, mais comme j’éclate de rire devant sa mimique de maîtresse d’école, la voilà qui rie aussi. Quand aux gardes Lettons, il n’ont qu’une question: vous rentrez à Paris?-Oui-Ah, c’est bien, allez-y.

A deux heures, je suis sorti. Pas question de me reposer, il fait beau, tout c’est bien passé, je veux rouler encore. Alors je roule et je roule encore et bien que je me sois promis de ne jamais rouler la nuit, je vais continuer jusqu’à le nuit, je ferai 600 kilomètres et la route m’offrira, un renard qui trottine sur le bas côté et un ciel de feu comme un phare qui m’indique l’ouest vers lequel je cours. J’arriverai à 100 km de la mer. C’est là que demain je prendrai le ferry si mon ange est d’accord.

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29 sept. 2020, 18:49

Jour 109 Vernouillet, fin du premier chapitre.

Maison, sucrée maison. Je viens de rentrer retrouvant mon foyer, ma chérie, ceux que j’aime, mon chien, mes pantoufles. L’étape était facile, à peine 200km. Et si la pluie m’a encore une dernière fois accompagné, elle s’est fait légère. C’est toujours une sensation curieuse de rentrer d’un long voyage. On emprunte les mêmes routes que si l’on rentrait du supermarché alors qu’on termine un voyage de 18,000 km. Pourtant ces derniers km ne font pas la différence et on croise les mêmes carrefours et les mêmes rues. Dan a raison, petits ou grands voyages, seules comptent les sensations que nous offre généreusement la route.

Je ne saurai dire ce qui se passe en moi. Je suis excité par la perspective de retrouver les miens et en même temps, la fin de quelque chose distille déjà sa nostalgie. Ces derniers jours sous la pluie ont exacerbé cette confusion intérieur.

Je me dit qu’il ne s’agit que d’une pause nécessaire pour me ressourcer auprès de ceux que je chéris. Bientôt je poursuivrai ce voyage. C’est un but que l’urgence de l’age me force à accomplir vite.

En attendant, je clos ce premier chapitre sur cette dernière journée de route. Je reprendrai sitôt que je pourrai repartir en Australie. Les mots déjà écrits garderont la mémoire de ceux que j’ai croisé et dont le regard reste pour toujours gravé dans mon coeur.

The end…

 

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7 commentaires sur « Corona Tour en sidecar Ural (EP 6 et fin) »

  1. Wouhaa !! quel periple. Jean-Louis j’ai qq questions a te poser mais j’ai pas ton mail donc si tu peux me le donner. voici le mien : beleou@neuf.fr
    au fait Toulouse > Vladivostok prevu pour 2022 ( cause decalage Covid 2020)
    merci
    JJ

  2. Jean-Louis,
    tout simplement merci, merci et merci
    vous déroulez votre voyage avec beaucoup de chaleur humaine.
    Dans ces moments difficiles, vous m’avez transporté dans ce grand pays qu’est La Russie,
    je rêve de voir ce lac Baïkal…
    Vous devriez écrire un livre sur cette belle aventure.
    Bon voyage à vous
    « Rester, c’est exister. Mais voyager, c’est vivre. Gustave Nadaud »
    (Un motard qui souhaite acquérir un Ural pour faire l’Islande pour ces 60 ans)
    Dom

  3. Bonjour,
    J’ai pensé qu’un petit retour d’expérience technique sur cette première partie de voyage pouvait être utile, alors voici quelques informations sur les aspects mécaniques propres à Passepartout.

    La base.
    Passepartout est un Ural 750 cc sportsman de 2019. Il était neuf à l’achat et pré-équipé de l’option roue de secours et porte-bagage du coffre. Il bénéficie de la nouvelle injection Kehin, de trois disques pour le freinage et de jantes en alu.
    J’ai fait ajouter avant la livraison :
    • Pare-brise passager
    • Porte-bagage garde-boue panier
    • Jerry can de secours avec son support
    • Cousins pour les bras du passager.

    Préparation de passepartout
    Après 5000 km en France, il a été apporté les modifications suivantes :
    • Deuxième jerry can de secours (pour l’huile)
    • Déplacement et remplacement de la batterie sur la partie arrière gauche du panier (Odyssey PC950)
    • Remplacement des amortisseurs par des Shock Factory
    • Remplacement de la ligne d’échappement par la ligne GPR en inox
    • Ajout de deux feux « longues portées » à Led
    • Ajout d’un relais pour interrompre le circuit du panier quand le contact est coupé.
    • Ajout d’une sonde de température de culasse Trail Tech TTO
    • Ajout de poignées chauffantes
    • Fabrication de supports de top case pour le panier et la moto.
    • Porte-bagage panier avant.
    • Remplacement de toutes les chambres à air par des Michelin renforcées 4 mm.
    • Fabrication d’une boîte à Outil latérale.
    • Remplacement du filtre à air d’origine par un K&N réutilisable.
    • Ajout d’un GPS Garmin Zumo
    • Ajout d’un sabot moteur.
    Voyage
    A mon retour, Passepartout a 23150 Km au compteur. Le voyage jusqu’à Vladivostok et retour (en partie en train) représente 18,000 km principalement sur route goudronnée avec une qualité très variable. En tout nous avons fait environ 200 km de pistes, principalement dans le Baïkal. Beaucoup d’épisodes de pluie parfois très intenses.
    Entretien
    Tous les 4000 km soit 4 séances d’entretien durant le voyage avec à chaque fois :
    • Vidanges moteur, boîte et pont.
    • Graissage (croisillons, cannelures arbre et roue)
    • Nettoyage filtre à air
    • Changement filtre à huile
    • Ajustement jeu aux soupapes
    • Vérification des rayons de roue, tension câble d’embrayage, plaquettes de frein.
    Consommables
    Hors filtre à huile (4), j’ai consommé :
    • 1 jeu de bougie à 12,000
    • 3 jeux de plaquettes arrière (changement environ tous les 6000 km).
    • 1 jeu plaquette panier (changement environ tous les 16000 km).
    • 2 pneus arrière Heidenau K28 (environ tous les 10,000).

    Fonctionnement et fiabilité.
    De manière générale, je n’ai eu à déplorer aucun problème majeur. Le moteur a fonctionné correctement de même que la transmission. L’injection Keihin s’est montrée particulièrement fiable limitant la consommation à moins de 6 litres pour une vitesse de croisière de 75km/h et résistant à des pluies battantes très intenses.
    J’ai noté cependant une tendance à la surchauffe qui mérite une attention soutenue.
    Plusieurs messages d’erreur ont été remontés par l’ECU. Aucun n’empêchait de rouler :
    • P0151 (Mauvaise essence d’après le concess de Moscou).
    • Batterie faible
    • Surchauffe moteur.
    Plusieurs problèmes accessoires sont apparus :
    Problème d’autodécharge de la batterie Odyssey qui s’est révélé être lié à la batterie elle-même. Son remplacement par une batterie traditionnelle a réglé le problème. Pb lié à ma modification.
    Rupture de soudures sur le porte-bagage arrière (à deux reprises). C’est lié aux vibrations du top-case monté sur le porte-bagage. Il faut limiter les balancements latéraux et améliorer la robustesse de la fixation. Pb lié à ma modification.
    Problème d’étanchéité du compteur. Remplacé une première fois après s’être bloqué, le nouveau n’est pas non plus étanche (apparition de buée après la pluie) mais fonctionne pour le moment.
    Mauvais contact dans les comodos entraînant des dysfonctionnements des clignotants ou des phares.
    Destruction des fixations des contacts dans les feux arrière du probablement aux vibrations.
    Remplacement des rayons de la roue arrière à Irbit.
    Je n’ai pas eu à déplorer de crevaison. C’est beaucoup de chance car nul ne peut prétendre échapper aux crevaisons. Cependant j’ai essayé de limiter les risques en :
    • Vérifiant constamment la pression des pneus
    • Utilisant des chambres renforcées
    • Evitant d’user les pneus jusqu’à la corde
    • Evitant les bas-côtés des routes et rues ou se retrouvent toutes les débris chassés du centre de la chaussée (clous, vis, débris métalliques, etc..).
    Un point d’attention particulier concerne le frein arrière. J’ai voulu utiliser le frein de parking et il s’avère que cette utilisation est très contraignante. En effet, le frein de parking ne dispose pas d’un rattrapage d’usure des plaquettes qui s’usent très vite. Suivant le profil de la route et le style de conduite, il faut régler ce frein tous les 400 à 1000 km ce qui, en voyage, signifie tous les un ou deux jours.
    Enfin, l’amortisseur de direction s’est montré faible et peu « amortissant ». Cependant, je pense que le profil de chargement de mon side qui était principalement porté sur l’arrière y est pour quelque chose. A revoir donc.
    Globalement, je suis satisfait de la fiabilité de Passepartout. Les petits problèmes rencontrés ne sont pas réellement handicapants et constituent des aléas normaux en voyage.

    Quelques trucs pour la suite.

    Il est possible de se bricoler un lecteur de code erreur (voir le site américain sovietsteel). Je pense que cela peut-être très utile car la petite lampe jaune à tendance à s’allumer assez souvent.
    Les aménagements de transport (top case, valises) doivent être particulièrement solides. Il faut multiplier les points de liaison et utiliser des silentblocs. La solidité sur la route ne présage en rien de la tenue sur piste !
    Une des choses qui m’a le plus servi est mon stock de boulons et écrous. Là aussi, les vibrations et la piste ont tendance à nous faire perdre des boulons. Il faut être prêt à les remplacer si nécessaire.
    J’ai eu beaucoup de problèmes de batteries. Heureusement, j’avais un booster et j’ai acheté un chargeur léger. Ces deux outils, m’ont tiré de toutes les situations. Le système de batterie déportée et amovible s’est aussi révélé un très bon choix.
    Le sabot moteur s’est révélé être un handicap pour le bon refroidissement du moteur. J’ai dû l’enlever après le Baïkal. Cependant, sur les pistes il a protégé le carter moteur et je l’ai entendu sonner plusieurs fois sur les pierres. Le bon compromis est d’imaginer un système de fixation rapide pour l’enlever et le remettre à la demande.
    La sonde de température TrailTech TTO s’est avérée un outil extrême utile et efficace malheureusement elle est tombée en panne à mon arrivée à la maison. Il semble que sa fiabilité ne soit pas au RV. Dommage car je reste persuadé qu’il faut surveiller la température moteur pour assurer la durée de vie de celui-ci.
    Penser aux joints. J’ai remarqué que les mécaniciens qui ont participé à l’entretien de Passepartout ne changent presque jamais les joints des bouchons de vidanges et des caches culbuteurs y compris à Irbit ou chez le concess de Moscou pourtant particulièrement compétant. Si pour les caches-culbuteurs, cela peut se comprendre, les joints des bouchons de vidanges eux posent un pb en générant très vite des micro-fuites. Il vaut donc mieux avoir un bon stock de ces joints qui ne coûtent rien sur internet.

    Concernant les modifications faites :
    • Deuxième jerry can de secours (pour l’huile). Oui dès qu’on part pour plus de 10,000 km
    • Déplacement et remplacement de la batterie sur la partie arrière gauche du panier (Odyssey PC950) Oui mais plus de batterie Odyssey pour moi. Elle est très chère et s’est montré fragile.
    • Remplacement des amortisseurs par des Shock Factory. Oui, parfait, robustes, confortables et réglables.
    • Remplacement de la ligne d’échappement par la ligne GPR en inox. C’est pour le look. Cela reste un investissement important et qui n’est pas indispensable pour voyager.
    • Ajout de deux feux « longues portées » à Led. Oui, utiles et peu onéreux.
    • Ajout d’un relais pour interrompre le circuit du panier quand le contact est coupé. Oui
    • Ajout d’une sonde de température de culasse Trail Tech TTO. Superbe outil mais malheureusement peu fiable.
    • Ajout de poignées chauffantes. Je ne les ai pas utilisées.
    • Fabrication de supports de top case pour le panier et la moto. A revoir. Il faut être plus attentif à la robustesse.
    • Porte-bagage panier avant. Indispensable.
    • Remplacement de toutes les chambres à air par des Michelin renforcées 4 mm. Oui, très utile.
    • Fabrication d’une boîte à Outil latérale. Accessoire, à remplacer par une valise alu.
    • Remplacement du filtre à air d’origine par un K&N réutilisable. Oui mais bien penser à garder l’ancien filtre en spare car le nettoyage du K&N demande un bon séchage qui peut prendre 24 heures donc il peut être utile de remonter l’ancien filtre pour faire une étape en attendant.
    • Ajout d’un GPS Garmin Zumo. Cela dépend de la philosophie de chacun. Certains aiment travailler à l’ancienne avec des cartes. Pour moi c’est un indispensable.
    • Ajout d’un sabot moteur. A discuter (voir le paragraphe sur le sujet plus haut).

    Voilà, j’espère que ce retour d’expérience sera utile. En tous cas, il va me permettre de mieux me préparer pour la suite. Bien entendu, si vous avez des questions ou des suggestions, n’hésitez pas.
    Bien amicalement,

    1. bonjour Jean louis
      j’ai lu les récits de ton voyage avec très grand intérêt .
      je prépare un voyage un peu similaire sur les « routes de la soie » pour 2021.
      en effet, je n’ai pas eu, comme toi, l’audace de partir en juin dernier (2020) par peur d’être bloqué aux frontières , d’autant plus que je devais passé par l’Iran particulièrement touchée.
      mais j’espère bien partir en juin 2021 .
      Et je trouve que ton bilan mécanique après voyage, est très intéressant et me permet de peaufiner la préparation de mon URAL.
      je me permettrais de te recontacter plus tard pour quelques informations et conseils supplémentaires ( notamment / voyage en solitaire)
      Merci encore de tes récits et a bientôt
      JPierre alias Garogorille74

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